Autour de Cicogna — Parc national du Val Grande

Le Val Grande est considéré comme l’un des parcs nationaux les plus sauvages d’Europe. Assurément d’Italie, nous disent les habitants du parc et de la petite commune de Cicogna. Leurs arguments pour avancer cela ne manquent pas : zone de nature préservée la plus étendue d’Italie, difficulté des sentiers, abandon du déboisement et de l’alpage, réserves naturelles sanctuarisées… Mais le point sur lequel ils sont particulièrement fiers, c’est le difficile accès en voiture à leurs montagnes. On y reviendra plus bas.

Attardons-nous d’abord sur l’essentiel : la randonnée ! Tout d’abord, il est important de préciser qu’elle s’adresse principalement aux marcheurs aguerris. Une certaine condition physique est nécessaire pour accomplir la plupart des boucles.
Dans le Parc national du Val Grande, il est difficile d’envisager de partir en itinérance sur plusieurs jours. C’est possible bien sûr, les sentiers sont nombreux, mais plus vous avancerez vers le cœur du parc, plus vous serez confrontés à des sections techniques, qui par moment, ne relèvent même plus de la marche. De plus, les refuges, appelés bivacchi en italien et trompeusement traduits par bivouac sur le site du Parc national du Val Grande, sont peu nombreux et souvent en maintenance. Par ailleurs, le bivouac — le vrai cette fois — est quasiment impossible, tant le terrain est escarpé. Pour ces raisons, je vous propose une Collection de randonnées en étoiles, à la journée, autour de la petite commune de Cicogna. Ce village coincé dans le temps est un point de départ privilégié pour la rando. Vous pouvez démarrer une dizaine de parcours depuis Cicogna. Pour cette Collection je n’en ai retenu que trois, de difficultés et longueurs variées. Ce sont d’ailleurs les trois parcours recommandés en priorité par les locaux. Et même s’ils sont de niveaux différents, gardez en tête que chaque circuit promet des pourcentages très importants de dénivelé. Par exemple, la montée jusqu’au refuge Curgei vous promet 800 mètres de dénivelé en deux petits kilomètres, avec des passages à 40 %. La topographie du Val Grande est ainsi faite, et la grimpette inévitable.

Mais la nature, les panoramas, les forêts denses de châtaigniers, la faune riche, la découverte des alpes — ensemble de bâtisses en pierre abandonnées — valent l’effort.

Cicogna sera votre camp de base, et vous y serez bien. L’accueil est chaleureux, l’ambiance authentique et familiale. Sur place, vous ne trouverez pas grand chose d’autre que le restaurant de la place principale, un hostel et une ferme-auberge. Il n’y a pas d’épicerie pour les courses : vous devrez donc bien penser à faire vos provisions avant de monter, car une fois à Cicogna, il n’est pas commode du tout de redescendre en ville. L’hostel, Ostello del Parco, géré par Massimo, Silvia et Andrea est une pépite. C’est simple, sans chichis, mais tout y est : la convivialité, le partage, la propreté, le charme. Et Massimo fait un pain maison absolument délicieux. L’hostel propose des lits en dortoirs ainsi que des chambres individuelles. Pensez bien à réserver. Sinon la ferme-auberge Corte Merina propose également des lits et quelques emplacements de camping. Ils vendent également leur production locale de fromage de brebis, de saucissons et de miel.

La meilleure période pour profiter des merveilles du Val Grande va de début mai à fin-septembre.

Tout est dit ou presque. Reste le point le plus épineux : celui des conditions d’accès à Cicogna. La première option est de venir en voiture. Mais attention, les vans et camping-car ne pourront pas passer cette route. Les virages sont trop serrés et un tunnel creusé dans la falaise interdit le passage aux véhicules hauts et larges. La seconde option est de venir en train jusqu’à Verbania-Pallanza. De là, vous pouvez commander un taxi, mais cela reste cher. Il faut compter 75 € pour monter. Sinon, vous pouvez essayer de vous arranger avec l’Ostello del Parco au moment de votre réservation pour voir s’ils descendent en ville le jour de votre arrivée. Ils pourront alors vous récupérer à la gare.

L’arrivée à Cicogna se mérite donc, mais la sensation de déconnexion en est d’autant plus forte. Et dans tous les sens du terme, puisqu’il ne faudra pas trop compter sur le réseau. Ça fait partie du charme !