Sortie à vélo - Collection par Adélaïde de Valence
2 Tours
15:32 h
268 km
2 380 m
Me voilà au cœur de la Suisse normande, dans le Bocage ornais. Je viens de passer quelques jours à la maison partagée d’El Capitan, un tiers-lieu conçu comme une passerelle entre milieux urbain et rural. Familière du lieu, j’y ai animé un atelier de mécanique vélo à l’attention d’une vingtaine de cyclistes venues participer à un événement conçu pour promouvoir et encourager le cyclisme féminin.
Au moment de repartir vers Paris, après de nombreuses et riches rencontres, j’ai eu envie de continuer à explorer les paysages du bocage, faits de haies, de chemins creux et de belles allées bordées d’arbres. J’ai donc fait mes adieux et enfourché mon vélo, avec pour idée de rouler jusqu’à ce que l'apparition d’une gare, celle d’Argentan, de l’Aigle ou de Dreux, ne mette fin à mon périple.
En m’aventurant ainsi au cœur des forêts méconnues de la Suisse normande — surnommée ainsi au 19e siècle par les visiteurs britanniques qui trouvaient à la région des airs helvétiques — je n’ai pensé à rien. Ni à consulter les grilles horaires des trains. Ni à me soucier de mes réserves en nourriture et en eau ou même de la date du jour : un dimanche de Pentecôte. Il faut dire que je n’avais pas un instant imaginé pédaler jusqu’à Paris.
C’est pourtant ce qui s’est produit. Constatant l’absence de trains, grisée par les lumières rosées du jour tombant, revigorée par d’extraordinaires rencontres animales et humaines, j’ai poursuivi ma route. Coups de pédale après coups de pédale, traversant forêts sombres après forêts sombres et enveloppée dans une nuit très noire, j’ai fini par arriver au pied de mon immeuble parisien. Aussi surprise qu’heureuse et passablement fatiguée, après avoir avalé plus de 260 kilomètres et passé plus de 15 heures sur ma selle. Le tout en n’ayant somnolé que quelques heures seulement, frigorifiée dans un cimetière, au beau milieu de la nuit.
La route que j’ai tracée m’a réservé quelques surprises, nécessitant des portages de vélo répétés, que j’ai pris soin de corriger dans l'itinéraire complet. Ce dernier est composé à 15 % de chemins non pavés, principalement des sentiers en forêt, ne présentant pas de difficulté particulière. Il est surtout adapté aux vélos gravel, comprenant de nombreuses portions roulantes et d’autres bien plus accidentées. Vous pouvez suivre cette route toute l’année, en restant attentifs durant les périodes de chasse. Le départ se fait de la gare de Briouze, d’où de nombreux trains partent plusieurs fois par jour.
Le ravitaillement est possible à de très nombreux points du parcours, mais prenez garde aux horaires d’ouverture des boulangeries et épiceries, notamment les week-ends. Notez que vous pouvez aussi passer la nuit au tiers-lieu d’El Capitan, pour une somme modique, en les informant en amont de votre venue. Enfin, vous pouvez bien évidemment emprunter l’itinéraire de jour comme de nuit et dans les deux sens !
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Dernière mise à jour : 18 avril 2024
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