Je me demande ce qu'aurait pensé l'empereur romain Claude Auguste s'il avait su que sa route, construite pour conquérir les Alpes et le territoire germanique, allait devenir, 2 000 ans plus tard, une véloroute. Je lui en suis d’ailleurs très reconnaissant car, la Ciclovia Claudia Augusta est spectaculaire et constitue un paradis pour ceux qui pratiquent le cyclotourisme.

Les Romains ont construit deux routes principales, l'une partant du Pô et l'autre de la mer Adriatique. Dans cette Collection, vous trouverez les deux itinéraires de la Ciclovia Claudia Augusta en Italie. L’un qui va du col de Resia à Ostiglia en longeant le Pô, et l’autre qui relie Trente à Mestre. Du col de Resia, vous descendrez vers Merano, Bolzano, Trente et Rovereto en suivant l'Adige, puis vous plongerez vers le lac de Garde à Peschiera del Garda. De là, vous emprunterez la piste cyclable de la rivière Mincio jusqu'à Mantova et, enfin, vous pédalerez le long des méandres de la rivière Po. Dans la variante de Trente, vous suivrez la piste cyclable Valsugana et le fleuve Brenta, passerez les Préalpes de Belluno et descendrez ensuite vers la mer Adriatique, jusqu'à Mestre.

À la Renaissance, deux bornes de cette ancienne voie ont été découvertes. L'une dans le village de Rablà, vers Merano, et l'autre à Cesiomaggiore, en Vénétie. La découverte de ce balisage d’époque prouve l'existence de la voie romaine. Sur la borne de Rablà, que l'on peut voir au musée civique de Bolzano, il est écrit (traduction du latin) :

« Tiberius Claudius Caesar Augustus Germanicus, Pontifex Maximus, investi pour la sixième fois de la tribunicia potestas, nommé consul pour la quatrième fois, empereur pour la onzième, père de la patrie, construisit la Via Claudia Augusta, que son père Drusus avait tracée, après la conquête des Alpes par la guerre, du fleuve Pô au fleuve Danube sur une longueur de 350 miles »

La route existait avant les Romains, elle était déjà utilisée par les Celtes. En ces temps, ce n'était qu'un chemin. Les peuples n’avaient pas besoin de larges routes pour transporter des marchandises, des armes et des personnes comme le faisaient les Romains. Pendant la campagne de conquête des Alpes, les Romains ont amélioré la route reliant l'Europe - elle est devenue une sorte d'autoroute de l'Antiquité. En parcourant la piste cyclable bien entretenue d'aujourd'hui, vous pouvez imaginer le chemin de terre d'antan. Pour vous y aider, vous rencontrerez en chemin des répliques des bornes qui jalonnaient la Via Claudia Augusta. Outre l'histoire ancienne, vous découvrirez la culture moderne de cette région très nature.

Dans cette Collection, j'ai divisé l'itinéraire de Passo Resia à Ostiglia en quatre étapes. Depuis Trente, vous pouvez choisir de suivre l'une des variantes officielles de l'itinéraire jusqu'à Mestre. Vous trouverez le tracé complet de la variante ici : komoot.com/tour/1403168806

Le véritable départ de la véloroute se trouve en Allemagne, à Donauworth, sur le Danube. Mais ici, vous partirez de la frontière entre l'Italie et l'Autriche, au col de Reschen. Il est conseillé de planifier à l'avance votre transfert jusqu'au col de Reschen. Pendant l'été, des navettes ou des bus partent de la gare de Merano et vous y emmènent. Hors-saison, le moyen le plus simple reste la voiture. Vous trouverez plus d'informations ici : venosta.net/it/alta-val-venosta/vacanza-attiva/bici-bike/bike-shuttle.html.

À l'arrivée, à Ostiglia ou Venezia Mestre, vous trouverez plusieurs trains régionaux et interurbains. Une grande partie de l'itinéraire longe des voies ferrées (de Glorenz à Ostiglia). Vous pourrez donc décider de sauter des étapes si besoin. Chaque étape se termine dans un village où l'on trouve des auberges, des chambres d'hôtes, des restaurants et des magasins. Si vous aimez le camping, vous trouverez de nombreux endroits où vous pourrez planter votre tente, sans avoir à réserver à l'avance.

La piste cyclable est en grande partie asphaltée, avec quelques sections en gravier, ce qui la rend idéale pour les vélos de tourisme, les VTT ou les gravels. L’été est la meilleure saison pour cette aventure car les journées sont plus longues et la météo plus clémente. En hiver, la neige à haute altitude peut bloquer le chemin tandis que les fortes pluies peuvent gâcher l’expérience au printemps.

Bonne route !