L'ancien cimetière anglais (Livourne)

Ce complexe monumental est situé via Verdi, 53, en face de l'église anglicane de San Giorgio et à très courte distance de l'église presbytérienne écossaise (actuellement église vaudoise).
Le cimetière, aujourd'hui réduit en taille et sacrifié dans une zone étroite entre un parking et des immeubles de grande hauteur, était à l'origine (début des années 1600) situé en rase campagne, à l'extérieur de la ville fortifiée du Pentagone de Buontalenti.
Puis lorsque l'expansion de la ville l'incorpora à l'agglomération, elle fut interdite aux inhumations (1839) et remplacée par un nouveau cimetière hors des murs de la récente ville lorraine. C'était le seul endroit en Italie où pouvaient être enterrés les protestants de toute l'Europe, les huguenots, les vaudois, les calvinistes, les luthériens...
Cette zone a accueilli les sépultures de citoyens non catholiques, pour la plupart britanniques, à tel point qu'elle est considérée comme le plus ancien cimetière anglais non seulement d'Italie, mais de tout le bassin méditerranéen.
En effet, depuis la fin du XVIe siècle, Livourne - ville politiquement neutre, tolérante du point de vue religieux et en pleine croissance économique et démographique - possédait un port franc qui en faisait la base commerciale, mais aussi stratégique idéale de la principale puissance navale de l'époque, l'Angleterre. De nombreux Anglais s'y sont installés, en faisant leur lieu de résidence permanente, de manière à constituer la principale communauté marchande de la ville, fondant le premier noyau de la soi-disant « nation » anglaise de Livourne. Des personnalités de nationalité britannique, de riches entrepreneurs (comme le très riche marchand Robert Bateman), des officiers de marine (John Wood, capitaine protagoniste de la bataille de Livourne en 1653, entre Anglais et Hollandais), des diplomates, des hommes politiques (comme le parlementaire Francis Horner, ami d'Ugo Foscolo), des explorateurs (comme le capitaine William Broughton) ou des écrivains (comme le célèbre écrivain Tobias Smollett), qui vécurent à Livourne, sont enterrés ici pour témoigner des relations étroites de la ville avec cette communauté qui a tant participé à la croissance économique de la ville.

Au cours de la dernière guerre, l'ensemble du complexe a subi de nombreux dégâts, auxquels s'est ajouté la négligence : herbes hautes, vieux papiers et plastiques au sol, murs écaillés, pierres tombales fissurées ou déplacées, croissance désordonnée de la végétation ; tout cela, en plus de la fermeture pendant la majeure partie de l'année, ne fait pas bonne impression au visiteur. Pourtant, malgré les marbres brisés et la saleté accumulée au fil des années, c'est un lieu intéressant et évocateur: dans une variété de formes et de styles (baroque et néoclassique), on y croise des cuspides, des colonnes, des obélisques, des urnes, des sarcophages, pierres tombales, inscriptions, symboles, statues, bas-reliefs, figures humaines ; sont vraiment émouvants ceux qui représentent une femme inconsolable, un enfant ou une mère décédée en couches avec ses deux petits.
La propriété du territoire appartient à la Grande-Bretagne représentée en Italie par le consul britannique (d'abord de Florence puis de Milan). L'entretien, confié à la Confrérie locale de la Miséricorde, relève de la responsabilité des autorités britanniques.
L'association Livorno delle Nazioni, en 2009, avec ses bénévoles a lancé un projet de nettoyage, de recherche et de restauration
Pour éviter le risque d'une visite infructueuse, il est préférable de se renseigner à l'avance en contactant l'église vaudoise la plus proche ou en appelant l'un des numéros suivants : +39 0586 883333 ou +39 0586 897452, ou l'église vaudoise de Pise (tél. 050 28566). ).