Il pittoresco villaggio di San Salvatore di Sinis

Sinis est la zone au nord-ouest d'Oristano entre Santa Caterina di Pittinuri, Cuglieri, Monte Ferru, Riola, Cabras et la mer.
Le littoral alterne entre les falaises calcaires de Capo Mannu et Capo San Marco et les côtes basses et sablonneuses comme celles de sa Mesa Longa, Pallosu, Is Arutas et s'Arena Scoada, aux eaux turquoise cristallines et aux plages d'un blanc éclatant grâce à le sable riche en grains de quartz.
Au large, face à la côte de Cabras, se trouve l'île inhabitée de Mal di Ventre, tandis que quelques kilomètres plus au sud se trouve le Scoglio del Catalano ; mais la principale caractéristique est la présence d'une série d'étangs côtiers et salins, qui contribuent à la biodiversité et représentent le meilleur habitat pour de nombreuses espèces d'oiseaux, migrateurs et résidents, parmi lesquels il y a la gallinule pourpre Talève sultane (Porphyrio porphyrio), le Flamant rose (Phoenicopterus roseus), l'Échasse blanche (Himantopus himantopus), le Cormoran (Phalacrocorax carbo), le Héron cendré (Ardea cinerea), le Goéland leucophée (Larus michahellis) et bien d'autres espèces.
La végétation des zones les plus arides est caractérisée par le maquis méditerranéen : l'olivier sauvage (Olea europaea sylvestris), le lentisque (Pistacia lentiscus), l'arbousier (Arbutus Unedo), le myrte (Myrtus communis) et le ciste de Salvia (Cistus salvifolius) ; tandis que dans les zones humides, il est composé de saules (Salix fragilis), de peupliers blancs (Populus alba) et de tamaris (Tamarix gallica).
Enfin, Sinis est riche de sites d'un grand intérêt archéologique et historico-culturel: l'hypogée de S. Salvatore, plus de 70 nuraghes dont celui de S'Urachi, l'ancien site des Géants de Mont'e Prama, la cité phénico-punique de Tharros, l'église paléochrétienne de San Giovanni di Sinis, la tour espagnole de San Giovanni…

Saint Sauveur de Sinis
En réalité, rien de ce que vous voyez ne justifie de le considérer comme un village de pêcheurs ; tous les éléments typiques manquent : proximité de la mer, bateaux et filets en réparation, personnes, vivacité des sons et des couleurs...
Pourtant, c'est un lieu fascinant justement par son extrême pauvreté et sa concision, un mélange entre un décor de western, une ville fantôme, un exemple d'archéologie urbaine, un lieu de culte et de traditions populaires anciennes, un sanctuaire préhistorique...
A visiter, éventuellement tôt le matin ou tard le soir ou même aux heures les plus ensoleillées et les plus désertes de certaines journées d'été dominées par la chaleur, le silence, l'absence humaine, le grincement des pas et un sentiment d'ailleurs surréaliste. .

Le pittoresque hameau de San Salvatore di Sinis, situé à quelques encablures de l'étang de Cabras, ressemble à un vieux village inhabité.
Mais en réalité, il est né autour de l'église rurale du même nom : à l'occasion des novaires (cérémonies religieuses de 9 jours), des centaines de pèlerins de la région environnante s'y sont rassemblés pour célébrer la Saint-Sauveur.
Ainsi des dizaines et des dizaines de « cumbessias » (petits logements temporaires composés d'une seule pièce) ont été construits autour de l'église pour accueillir les pèlerins ; une fois les novénaires terminés, les pèlerins partaient et les cumbessias redevenaient vides.
Au fil du temps, certaines de ces petites maisons se sont transformées en structures privées, mais encore aujourd'hui, entre fin août et début septembre, le village est repeuplé pour la fête du patron, lors de la "Corsa degli Scalzi". Il s'agit d'une procession entreprise par des centaines d'hommes de Cabras à San Salvatore - courant pieds nus et portant une statue.
L'église date du Moyen Âge, mais le lieu était sacré dès la préhistoire : juste en dessous du bâtiment se trouve un espace souterrain de 5 pièces autour d'une salle circulaire centrale où se trouve le puits nuragique sacré. Ici était célébré le culte des eaux considérées comme curatives depuis le néolithique.
L'hypogée - fréquenté dès l'époque nuragique puis remanié à la fin de l'époque romaine (III-IV siècle après JC) - contient des dessins et des inscriptions en caractères puniques, grecs, latins et même arabes, témoignant d'un continuum de religiosité.
Une curiosité : le village a servi de décor de cinéma à certains "Spaghetti Westerns" dans les années 60 et 70.

Le village est au premier km en venant de Cabras au nord, le long de la s.p. 7.
Voici mon itinéraire : komoot.com/tour/15878896