Lorsque nous nous sommes présentés au départ du Catalunya Trail 2019 et que nous nous sommes retrouvés en minorité par rapport aux locaux aux VTT avec très peu d'équipement, il était clair que nous avions sous-estimé cette course ! C’est sur des vélos à cintre route entièrement chargés que nous avons fait la rencontre de Jaume, le créateur de cette “course” de bikepacking et de sa petite équipe de bénévoles. Notre objectif était simplement de finir la course, et non pas de batailler pour être les plus rapides.

Les kilomètres de montagne dans cette région sont totalement différents de ce à quoi nous étions habitués chez nous, et ce même en s’étant entraîné dans un pays de Galles vallonné et parfois montagneux. Certaines montées sont très raides et rocailleuses, et il y a donc eu beaucoup de moments où il a fallu pousser le vélo. Notre objectif d'effectuer le parcours de 325 kilomètres en trois jours est tombé à l'eau en milieu de deuxième journée, lorsqu’on a réalisé qu’on ne pouvait pas rouler 100 kilomètres par jour. À la place, on a fini en quatre jours, mais on a vécu une expérience extraordinaire en chemin.

Le coup d'envoi du Catalunya Trail avait été donné la veille dans un bar local du centre-ville de Gérone. Jaume a invité tous les participants à se retrouver autour de tapas et de bières le temps d’une soirée, le tout avant un départ assez matinal le lendemain. Pour une course locale aussi discrète, avec seulement 24 coureurs inscrits sur le parcours long et 23 sur le parcours court (137 miles ou 220 kilomètres), c'était incroyable de rencontrer des cyclistes venant littéralement du monde entier. On a tout de suite sympathisé avec Conor du Canada et Steffan d'Allemagne. Bien que cela n'ait jamais été officiellement décidé, mon partenaire John et moi avons fini par rouler pendant toute la durée du parcours avec ces deux-là, en plaisantant sur la télévision canadienne et les traductions hasardeuses mais amusantes des phrases anglaises en allemand.

Quatre longues journées de cols rocheux, de chemins de terre argileux, de sommets enneigés, de chocolats chauds presque solides, de randonnées à vélo interminables et d'innombrables baguettes ont suivi. Même si le parcours était difficile - oui, vraiment difficile - je recommande vivement de participer à cet évènement.

Si vous vous lancez dans l'aventure, je vous conseille de prendre exemple sur les cyclistes locaux : petit plateau et grosse cassette, et préférez les refuges de montagne aux campings pour réduire le poids du vélo. Vous apprécierez vraiment ce choix dans les montées !