Le massif du Jura, qu'il soit suisse ou français, est avant tout une terre unique qui a donné son nom à une période préhistorique appelée le Jurassique. Côté français dans les villages de Loulle, Coisia ou Plagne, on y a retrouvé des traces de pas géantes fossilisées de dinosaures datant de -150 millions d'années.

Le Jura n'est plus cette terre marécageuse bordée d'une mer tropicale, mais géologiquement c'est aujourd’hui une succession de superbes plateaux calcaires parcourus de moyennes montagnes, d'anciens lacs glaciaires, de vastes prairies, de rivières et magnifiques forêts de hêtres et de résineux où le lynx vit toujours.

C’est une terre à la fois sauvage et civilisée, ou l'on peut déguster d'excellents fromages comme le morbier, le comté et le Mont-d'or coté français ou la tomme de montagne et le Vacherin côté Suisse, accompagnés de vins charmants et uniques venant des coteaux d'Arbois ou de ceux des grands lacs Helvètes. L'absinthe, originaire du Val de Travers en Suisse, se distille aussi à Pontarlier. L'industrie horlogère à laquelle la Suisse doit en grande partie sa réputation de savoir-faire et d'excellence se pratiquait des deux côtés de la frontière. Cette zone frontalière a toujours été poreuse et des échanges perpétuels eurent lieu entre les deux pays au cours de leur histoire.

Cette Collection suit en grande partie l'itinéraire de la GTJ — La Grande Traversée du Jura — et vous propose de longer cette ligne frontalière et de la traverser régulièrement, pour aller découvrir singularités et ressemblances.
L'itinéraire de cinq jours part de la gare SNCF de Montbéliard, au nord du massif, pour se terminer à celle d'Aix-les-Bains, à l'extrême sud de la chaîne montagneuse. Il traverse successivement les départements du Doubs, du Jura, de l’Ain, et se termine en Savoie.

Les dénivelés sont importants, surtout le premier et quatrième jour où il vous faudra grimper puis descendre des hauts plateaux. La seconde, troisième et cinquième journées ne présentent que peu de difficultés. La moyenne journalière étant d’environ soixante-dix kilomètres, cet itinéraire s’adresse à des cyclotouristes de tous niveaux et est parfait si vous ne disposez que d’une semaine de vacances.

Vous passerez du Haut-Doubs qui présente plus de douceur dans son paysage à un Haut-Jura un peu plus découpé, et offrant des vues exceptionnelles par beau temps sur les Alpes et les vallées suisses. Le parcours s'attache dans sa première partie à suivre la rivière Doubs jusqu’à sa source. La succession de lacs glaciaires, la descente incroyable des plateaux donnant sur la haute vallée du Rhône et la découverte du Saut du Doubs sont mes passages préférés.

Ces cinq jours complets offrent aux cyclistes curieux des vastes paysages, des lieux de nature préservés, des petites routes peu fréquentées, des spécialités culinaires uniques et un juste équilibre entre arrêts dans des villes moyennes et traversées de villages authentiques. Ces villages sont uniques avec leurs églises aux clochers comtois composés de tuiles colorées vernissées, qui amènent indéniablement une touche supplémentaire de gaieté au paysage.

Vous n'aurez aucune difficulté à trouver un endroit où dormir. Je vous recommande en priorité les gîtes de montagnes lors de la traversée. Ils vous offriront à la fois logement peu onéreux et nourriture reconstituante. Vous trouverez de très bons campings le long du parcours ainsi que des hôtels de qualité à Montbéliard, Pontarlier, Les Rousses et Aix-les-Bains.
Les deux gares SNCF des villes de départ et d'arrivée sont très bien desservies.

Sachez pour terminer que la GTJ se pratique toute l'année. En hiver une partie du parcours est damé pour le ski de fond. Si vous voulez l’emprunter dans sa totalité, l’été et l’automne sont mes saisons favorites pour découvrir les hauts plateaux jurassiens.