En décembre 2021, j’ai entrepris un grand voyage aux États-Unis, en train et à vélo. En un peu plus de trois semaines, j’allais parcourir 11 000 kilomètres sur des rails, traverser plus de la moitié des états américains et pédaler un millier de kilomètres. Le tout en solo, sur un itinéraire imaginé au jour le jour.

C’est passablement fourbue et après plus de 52 heures de train — en empruntant le mythique California Zephyr entre Chicago et Emeryville — que j’arrive en banlieue de San Francisco. J’ai une semaine pour parcourir la portion californienne de la Highway 1 — aussi connue sous le nom de Pacific Coast Highway — et arriver à Los Angeles. De là, je devrais attraper un bus en direction de Las Vegas, pour rejoindre une amie d’enfance avec qui j’ai prévu d’explorer les sentiers du Parc National de Zion.

Pour préparer mon voyage, je me suis inspiré de la véloroute créée par l’association américaine Adventure Cycling : la Pacific Coast Route. Puis, au fil des jours, au gré de mon envie et de la météo, j’en ai modifié le tracé jusqu'à franchement le quitter, une fois dépassés les sublimes paysages de Big Sur. À partir de là, j’ai choisi de m’enfoncer dans les terres, dans les montagnes sauvages et reculées, jusqu'à Los Angeles. Pour échapper à une météo capricieuse et arriver à temps dans la cité des anges, je n’ai pas non plus hésité à sauter dans un train, grillant ainsi une étape du parcours et profitant d’une après-midi de détente sur la plage. Hautement appréciée.

Pêle-mêle, vous trouverez dans ce récit : l’océan Pacifique, des routes vertigineuses à flanc de falaises, des éléphants de mer, des trains, des vignobles, un coyote, des petites plages isolées, des sentiers perdus dans la montagne et des nuits chez l’habitant. Au total, j’ai parcouru 560 kilomètres à vélo en six jours, entre San Francisco et Los Angeles, où je suis arrivée à temps pour attraper mon bus.

Je n’avais aucun équipement de bivouac et me suis fait accueillir quasiment tous les soirs par des hôtes contactés via la plateforme d’hébergement gratuits entre cyclistes Warmshowers.org, que j’utilisais pour la première fois. J’ai été systématiquement reçue avec une incroyable chaleur et une très grande bienveillance. Si vous en avez la possibilité, je vous invite aussi à expérimenter le bivouac, dont la pratique est réglementée mais d’une très grande simplicité. J’ai particulièrement regretté de ne pas être équipée pour camper à Big Sur, tronçon sur lequel les hébergements sont rares. À part à cet endroit précis du parcours, vous trouverez des motels de tout standing partout sur votre route.

Si vous choisissez de prendre le train avec votre vélo, ce que je me suis beaucoup amusée à faire, il faudra vous renseigner en amont auprès de la compagnie ferroviaire Amtrak. Les vélos sont acceptés non démontés dans la plupart des trains, notamment dans le Pacific Surfliner qui relie San Francisco à Los Angeles. Sur certaines lignes, il n’est possible de monter avec un vélo qu'à certains arrêts très précis.

Afin de vous permettre de réaliser cette aventure vous-même simplement, je vous ai préparé en complément un tracé sans détours de la Pacific Coast Route. Au départ de la gare d’Emeryville, en banlieue de San Francisco, il vous conduira jusqu’à la très belle gare d’Union Station de Los Angeles. Vous pouvez vous élancer sur les côtes de l’océan Pacifique toute l’année, moyennant des pluies intermittentes. L’itinéraire ne présente aucune difficulté majeure, si ce n’est un trafic routier assez dense sur certaines portions. Méfiez-vous des automobilistes peu habitués aux cyclistes, notamment à Big Sur, où l’on est très facilement distrait par la splendeur des paysages.

Safe and happy travels ! Et si vous souhaitez poursuivre l’aventure entre Las Vegas et le parc national de Zion, je vous donne rendez-vous ici : komoot.com/fr-fr/collection/1380874