Les filles du désert — Gravel entre Las Vegas et Zion

En décembre 2021, j’ai entrepris un grand voyage aux États-Unis, en train et à vélo. En un peu plus de trois semaines, j’ai parcouru 11 000 kilomètres sur des rails, traversé plus de la moitié des États américains et pédalé un millier de kilomètres. Le tout en solo, sur un itinéraire imaginé au jour le jour.

Au milieu de mon voyage, j’ai été rejointe par Astrid, une amie d’enfance. Nous nous sommes rencontrées il y a plus de quinze ans, derrière les hauts murs d’un pensionnat parisien. Depuis quelques années, nous avons la passion du vélo en commun. C’est à Las Vegas que nous nous sommes retrouvées, pour nous enfoncer dans le désert, à la croisée des trois États du Nevada, du Colorado et de l’Utah.

En plein mois de décembre, nous cherchions une région ensoleillée où aller faire crisser nos pneus. Je cherchais à traverser des zones isolées et à rouler sur des sentiers exigeants, tout en tenant compte du fait qu’Astrid venait tout juste de se mettre à la pratique du gravel et que nous n’avions aucun matériel de bivouac. Au cours de mes recherches, je suis tombée sur un itinéraire VTT longue distance, le « Plateau Passage », dont le départ se fait de Las Vegas et qui m’a particulièrement enthousiasmée.

Je m’en suis donc inspiré pour tracer une route entre la capitale mondiale du jeu, en plein milieu du désert de Mojave, et le parc national de Zion, joyau naturel de l’Utah aux célèbres falaises rouges. J’ai soigneusement évité les sections les plus ardues, notamment celles en altitude, du fait de la saison et de la neige qui était annoncée. Il en résulte une aventure de cinq jours dans les sables du désert.

Vous y découvrirez pêle-mêle : les eaux bleues de l’immense lac Mead, des plateaux désertiques en surplomb de profonds canyons, des chemins ensablés, un violent orage, de l’auto-stop, des motels aux lits XXL et des pancakes noyés de sirop d’érable, de la neige et des chemins de terre rouge. C’est l’un des voyages à vélo qui m’a le plus marqué, par la splendeur des paysages, mais aussi en raison du grand bonheur de pouvoir les partager avec une amie de toujours.

L’itinéraire que nous avons effectué peut s’emprunter toute l’année, mais n’est accessible qu’aux plus aventureux·ses, munis·ies d’un VTT ou d’un gravel. Certaines sections sont en effet très isolées et vous n’y trouverez pas de réseau cellulaire. Il faut prévoir d’être autonome en eau et en nourriture, notamment le premier jour où vous traversez un désert. Néanmoins, vous trouverez sans aucune difficulté des solutions d’hébergement et de restauration à chaque fin d’étape du parcours que nous avons réalisé. Notez aussi que nous avons sauté une petite partie du parcours et que l’itinéraire est tronqué entre Mesquite et Saint-George. Une route asphaltée relie les deux villes aisément.

Pour rejoindre Las Vegas, sachez que de nombreuses compagnies de bus longue distance, notamment Greyhound et Flixbus, rallient la ville. Je n’ai eu aucun souci à y mettre mon vélo sous housse. Les plus petites compagnies locales requièrent la réservation d’une place pour votre vélo, qui voyagera non démonté dans une remorque prévue à cet effet. En pratique, tout se négocie. La ville est aussi accessible facilement en voiture et en avion, mais malheureusement pas en train. Enfin, si vous souhaitez louer un vélo et/ou que vous avez besoin de l’aide d’un mécanicien, je vous recommande très chaleureusement l’atelier Southwest Bikes de Las Vegas, qui vous réservera un excellent accueil.

Safe and happy travels ! Si vous souhaitez poursuivre l’aventure et découvrir comment je suis arrivée à Las Vegas en modes de transports doux (vélo, train et bus) depuis Montréal, je vous donne rendez-vous ici : komoot.com/fr-fr/collection/1377465.