Dans la Grèce antique, les ancêtres des Jeux olympiques actuels se sont déroulés à partir du 8e siècle avant J.-C., une fois tous les quatre ans comme aujourd'hui. La première victoire d'un athlète sicilien remonte à 648 avant J.-C. Il existait différents types de jeux, mais la plupart d'entre eux étaient panhelléniques, c'est-à-dire qu'ils concernaient toutes les villes et colonies de l'Hellas, le nom de la Grèce en grec ancien. De nombreux athlètes célèbres de l'époque étaient originaires de Crotone, en Calabre, dans le sud de l'Italie (Philippe, Iscomaque, Timasiteus). L'une des compétitions les plus importantes de la 33e Olympiade était le pankration, un sport de combat à mains nues, remporté par Ligdami de Syracuse.

Les Grecs de l'Antiquité n'étaient pas seulement des philosophes : le pankration était un sport étrange, à mi-chemin entre la boxe et les arts martiaux mixtes d'aujourd'hui. Il se traduit par « pleine force ». Le cyclisme n'était certainement pas présent aux Jeux olympiques, puisque la bicyclette ne sera inventée que 2 450 ans plus tard. Mais ce qui nous intéresse ici, c'est de rappeler que l'histoire du sport sur la côte sicilienne a des origines très anciennes et que les exploits qui y ont été accomplis remplissent les livres d’histoire.

Vous pouvez vous imprégner de cette histoire du sport antique en parcourant cet itinéraire, qui suit le tronçon sicilien de la Magna Graecia Cycle Route. Le parcours traverse les régions italiennes les plus touchées par la colonisation hellénistique. Dans cette Collection, je dévoile la section Trinacria (le nom de la Sicile à l'époque de la Grèce classique). Dans la mythologie grecque, Trinacria était une gorgone aux ailes d'or, avec des serpents en guise de cheveux et trois jambes.

De Messine à Pozzallo, vous vivrez une aventure unique sur la côte est de la Sicile. Le départ se fait de l'embarcadère Luigi Rizzo, facilement accessible depuis tous les grands ports italiens (Gênes, Livourne, Civitavecchia). Pozzallo est un autre port important qui vous ouvre les horizons vers Malte ou l'Afrique du Nord. La ville est également connectée à deux villes importantes, Ragusa et Syracuse, par le train régional. Si vous préférez prendre l'avion, les trois aéroports de l'île sont Palerme, Trapani et Catane.

Au cours de votre voyage, vous découvrirez certaines des villes les plus célèbres de Sicile, comme Taormine, Syracuse, Marzamemi et Catane. Ces villes sont tellement chargées d'histoire que la période grecque n'en couvre qu’une petite partie. En passant près d'Aci Trezza, par exemple, vous vous trouverez sur les lieux de « I Malavoglia », le roman le plus connu du célèbre écrivain catanais Giovanni Verga.

Plus on descend vers le sud, plus le climat est chaud. Je vous conseille d'éviter les mois de juillet et d’août car les températures peuvent souvent dépasser 40 °C. Chaque étape se termine dans une ville d'au moins 10 000 habitants, mais la Sicile est aussi une terre assez isolée et sauvage, surtout pendant les saisons les moins touristiques. Il est donc possible et assez facile de faire de bivouaquer. Veillez toujours à emporter suffisamment de nourriture et d'eau pour être autonome sur chaque étape. Une fois arrivé à votre destination du jour, vous pourrez déguster la délicieuse cuisine sicilienne.

Un vélo de tourisme équipé de pneus larges, d'une selle confortable et d'un espace pour attacher les sacoches est le meilleur choix pour cet itinéraire. La route est en grande partie pavée, mais vous rencontrerez de temps en temps des tronçons plus caillouteux. Bien qu'elle longe toujours la côte, la route comporte des sections sauvages et naturelles. Faites attention aux chiens et aux autres animaux dans la nature.

En cours de route, n'oubliez pas de vous arrêter aussi souvent que possible pour vous baigner dans la mer ou visiter un ancien temple grec. C'est le meilleur conseil que je puisse vous donner. Bon voyage !