Un clocher avec une tour octogonale

Construite au XIIe siècle sur le plan d’une croix latine, l’église de Rouffignac a été complètement reconstruite au XIVe siècle. Il ne reste de l’époque romane qu’une partie du cœur et la souche du clocher.

La haute tour octogonale du clocher se compose de deux étages. Le premier est agrémenté sur chaque face de deux hautes baies aveugles. Le second terminé à la période gothique est ajouté par huit grandes fenêtres. La voussure intérieure de chacune est découpée en petits lobes rappelant le style mauresque.
Lors de la construction de la façade, la nef a été raccourcie d’une travée. De style ogival du XIVe siècle, le portail en arc brisé à voussures est accompagné d’une fenêtre tréflée soulignée par une corniche à damiers.
Le chevet carré a conservé dans la maçonnerie d’anciennes parties du chevet semi-circulaire d’origine romane: reste d’arcatures sur colonnettes à chapiteau, vestiges de corniches et de fenêtres.
La travée ancienne en avant du chœur est remarquable par la qualité des sculptures des chapiteaux romans. L’un représente une châsse sur un autel gardée par deux personnages. Selon C. Connoué, c’est un sujet original pour la Saintonge qui aurait son semblable dans l’église de Notre-Dame-de-Soulac (Gironde).
La châsse représente une église dont le clocher à deux étages est pourvu d'une toiture conique comme celui de l'abbaye aux Dames à Saintes ou plus proche de Rouffignac,Nieul-Ie-Virouil. La scène est encadrée par deux grands chandeliers, mobilier peu représenté dans la sculpture saintongeaise.
Sur un autre chapiteau, Adam et Eve sont représentés après le péché originel dans des sottes de niches dessinées par des petits arbres, dont celui du Bien et du Mal.
Un autre montre des oiseaux dans des feuilles, sujet que l'on trouve également traité dans l'église de Grézac ou dans celle de Jarnac-Champagne.
A l'extérieur, le chevet roman est rythmé par des colonnes engagées de section décroissante.